Cette série de peintures explore l’individu sous l’angle des pulsions, au moment où il commet une action ou bien adopte une conduite impulsive, au caractère parfois violent et dont les motivations peuvent être inconscientes.
A toutes les époques, la passion meurtrière qu’elle soit collective ou individuelle, la rage de détruire, l’amour de la haine ne connaissent pas de limites.
Les actes représentés sur les toiles font écho à des crimes de l’histoire, de la littérature et de la mythologie. Quelle que soit la mythologie en référence, l’Homme envie, jalouse et tue. Ces mythologies ne cessent de faire écho aux fait-divers qui ponctuent l’actualité.
Ce travail témoigne de l’affiliation d’événements et d’actions à travers les âges.
Il met en évidence des archétypes de comportements humains : Le problème de l’agressivité est un thème inhérent aux tragédies de la condition humaine.
Les personnages sont placés dans un contexte d’événements violents : des feux de guerres, des catastrophes. Ils sont également figurés nus, transportés dans l’univers du Carnaval de Rio de Janeiro, grâce aux accessoires qu’ils portent.
La mise en scène des crimes et des meurtres - qu’ils soient parricides, fratricides, infanticides, matricides, ou autres - rappelle le climat de chaos qui règne durant le carnaval dans la ville phare du Brésil, ainsi que dans la plupart des villes où le carnaval est fêté. Elle évoque en raccourci les violences vécues au sein des foules, aux différents lieux de la planète.
Dans la tradition chrétienne, le Carnaval doit son origine à carnelevare, un mot latin formé de carne “viande” et levare “enlever”, mot qui induit l’entrée en carême. Il s’agit d’une récupération par le christianisme de très anciens cultes dont les Lupercales et les Saturnales romaines et les fêtes dionysiaques en Grèce. Pendant ces fêtes, les sacrifices humains étaient parfois pratiqués. La mise à mort d’une jeune victime était suivie de son dépeçage pour que sa chair et son sang recueillis fussent dispersés dans les champs afin de fertiliser les récoltes.
Les Lupercales, assurant le départ d’une nouvelle année, symbolisaient l’intrusion du monde sauvage dans le monde civilisé, celle du désordre dans la vie réglée, celle du monde des morts dans celui des vivants.
Sur les toiles, les pulsions meurtrières et sexuelles s’exacerbent dans une sorte de transe dionysiaque soulignée par les accessoires carnavalesques. Le nu, la nudité chargée de sensualité, symbolise la passion-pulsion. Baignés dans une lumière crue, les corps exaltent le passage à l’acte, censé permettre l’assouvissement des pulsions jusqu’à, parfois, la mise à mort.
J.-B. Pontalis écrit dans “Un jour, le crime”, à propos des faits divers : “En eux se conjuguent la singularité d’une histoire personnelle, les circonstances particulières qui ont déclenché l’événement et quelque chose qui vient du profond des âges : transfusion de l’archaïque dans l’instant présent.”
Voir aussi : Paysages urbains , Paysages , Autres